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Nos halles : en cœur de ville, cœur battant

Réhabiliter le patrimoine immobilier communal fait partie des missions des plus exigeantes et des plus périlleuses qu’il soit pour un élu local. C’est d’autant plus vrai lorsque ce patrimoine est classé parmi les monuments historiques, qu’il est doté d’une charge émotionnelle forte auprès de la population et d’un emplacement géographique central qui lui confère un enjeu touristique et économique particulier.


Les halles couvertes sont dans la tradition séculaire de nombreuses villes en France. C’est à la fois un poumon commercial, souvent dans l’épicentre, mais aussi un lieu où le récit populaire se perpétue et incarne la dynamique des échanges, de la créativité et du bien vivre.


Limoges compte deux halles couvertes et nous les avons rénovées toutes les deux alors qu’elles n’avaient pas connu de travaux d’ampleur depuis plus de 40 ans[1].


Les halles centrales sont emblématiques de Limoges. Avant, pour distinguer Limoges, on parlait de sa gare, certes élue plus belle gare de France l’an passé. Désormais on parle de sa gare ET de ses halles centrales.

Elles ont été construites entre 1887 et 1889 et inscrites à l’inventaire des monuments historiques depuis 1976. Elles sont dotées d’une structure en charpente métallique à formes triangulées, conçues selon les techniques d’Eiffel, et sans aucun pilier intérieur. La façade est ceinte d’une frise de 368 panneaux en porcelaine qui représentent les produits vendus aux halles : volailles, poissons, gibiers, fleurs. Les Halles de Limoges se caractérisent par la luminosité intérieure.

Outre la modernisation des étals qui accueillent désormais plus d’une trentaine de commerçants et de producteurs, nous avons complètement remodelé l’espace pour y créer des espaces de convivialité et de dégustation. Car vouloir redynamiser un centre-ville c’est d’abord intégrer comme préalable tous les facteurs qui permettent de revivifier les espaces, ceux qui permettent de coller aux nouveaux modes de vie. Nous avons donc rajouté des terrasses pour les deux restaurants et cette ambition s’est d’ailleurs étendue plus largement au reste du centre-ville avec l’installation de 91 terrasses annuelles ou saisonnières qui ont « réveillé » nos places et nos rues piétonnisées.


La rénovation des halles centrales, qui a fait l’objet d’un budget global de 7M€, a été parachevée par la création d’un showroom permanent dédié à la valorisation des arts du feu, Limoges étant reconnue Ville créative de l’Unesco à ce titre. Depuis leur réouverture fin 2019, elles ont été classées parmi les plus belles halles gourmandes de France par un célèbre magazine de voyage [2] et nous font l’honneur d’être visitées par de nombreuses délégations d’autres villes projetant de rénover leurs propres halles.


Après 3 années de fonctionnement, interrompues toutefois par la crise sanitaire, le bilan est plus que positif. Devenues un symbole de fierté des limougeauds, elles sont le passage obligé de tout nouveau visiteur et surtout les commerçants y ont décuplé leur chiffre d’affaires. Au-delà, c’est tout le centre-ville qui bénéficie d’une dynamique inédite, de sorte que les locaux vacants alentours ont trouvé preneurs et que les ventes immobilières ont explosé. Bien sûr, les travaux menés dans le cadre d’un plus vaste programme identifié Action cœur de ville, intégraient également un plan de rénovation obligatoire des façades mais aussi diverses mesures favorisant la redynamisation des commerces.


J’ai toujours pensé qu’il n’y a pas de fatalité aux problématiques de désertification des centres-villes. Il peut y avoir des complications exogènes, comme la variation des habitudes de consommation. Mais si l’on veut s’y atteler sérieusement, il ne faut pas faire les choses à moitié. Alors j’ai fait de la redynamisation du centre-ville de Limoges une des priorités fortes de mes mandats. Nous avons fléché des budgets très conséquents, près de 240 M€ pour l’heure au total. Cela peut être un pari risqué ; il existe d’autres polarités commerciales dans la commune. Mais une ville qui délaisse son cœur historique se condamne à un déclin qui finira par contaminer à terme tout le reste du territoire. Les villes moyennes peuvent connaître des problématiques d’attractivité mais elles doivent pouvoir mettre en avant, comme atouts concurrentiels, la lisibilité de leur organisation urbaine, la facilité d’usage de leurs services et l’agilité de leurs acteurs. C’est ce à quoi je me suis attelé depuis 2014 avec l’équipe municipale et de nombreux partenaires. J’aime à croire que nous sommes sur la bonne voie et que nous ferons mentir un jour même les plus pessimistes.


Emile Roger LOMBERTIE

Maire de Limoges


 

[1] Les halles Carnot ont été rénovées en 2017. Ce sont des halles de quartier dotées de 9 commerçants. [2] Quelles sont les plus belles halles de France ? - Geo.fr

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