Commémoration de la Libération de Limoges - 21 août 2025

Retrouvez ci-dessous mon discours, prononcé à l'occasion de la commémoration de la Libération de Limoges le jeudi 21 août 2025 :

Monsieur le Préfet,

Mesdames et messieurs les parlementaires,  

Mesdames et messieurs les élus régionaux,

Mesdames et Messieurs les élus départementaux,

Mesdames et messieurs les maires,

Monsieur le président de Limoges Métropole,

Mesdames et messieurs les élus municipaux et les élus communautaires,

Mesdames et messieurs les représentants des autorités religieuses, civiles et militaires,

Chères Limougeaudes, chers Limougeauds,

Mesdames, Messieurs,

Nous voici réunis en ce moment solennel du 21 août, 81 ans après que Limoges a retrouvé la lumière de la liberté. Que reste-t-il dans notre souvenir des faits, des personnes et du contexte qui constituent la mémoire de cette période. Elle devrait aujourd’hui pourtant, nous obliger et nous engager collectivement. Plus que jamais, nous devrions lutter sans relâche pour notre liberté et notre civilisation, garantes de la continuité de notre démocratie Républicaine.

Pendant 20 ans, celui qui, le premier, a su incarner l'espoir et la résistance face à l'abîme de juin 1940, n’avait cessé de mettre en garde les responsables politiques et militaires des dangers d’un désarmement et de l’obsolescence de notre appareil militaire et de défense. Cet appel du 18 juin 1940, s’inscrivait dans un long combat mené par De Gaulle, pour la grandeur d’une France libre et souveraine, offrant non seulement un appel moral, mais aussi des arguments rationnels expliquant pourquoi tout n’était pas perdu.  La grandeur de la nation Française, portée par un patriotisme transcendant les idéologies politiques ou religieuses, vit se rallier tous ceux qui, refusant l’invasion et la soumission, entrèrent en résistance. C’est cet appel qui fonda la légitimité sur laquelle Jean Moulin (dont un édifice et une esplanade portent le nom ici-même à Limoges depuis 2023) réunit toutes les tendances de la Résistance de l’intérieur au sein du « Conseil National de la Résistance ».  Cette organisation permit au Général de Gaulle d’éviter l’administration Américaine de la France libérée, dans un fédéralisme de dépendance, programmé sur la base du modèle qui dérivera vers l’organisation Européenne que nous vivons aujourd’hui : l’ AMGOT .

De Gaulle avait, avec Winston Churchill, pleinement compris les risques liés aux totalitarismes avec leur cortège d’expansionnisme, génocidaire programmé, et fondamentalement antisémite nazi ; tout comme ils se méfiaient du modèle Stalinien. Leur clairvoyance face aux régimes antisémites qui visaient à exterminer toutes les minorités, devrait nous éclairer et nous alerter sur les misères de nos idéologies et les risques de notre temps.

Tandis que le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie annonçait la fin souhaitée de l’occupation, la division SS Das Reich semait la terreur, avec des massacres barbares à Tulle le 9 juin et à Oradour-sur-Glane le 10. Terroriser, détruire, massacrer, brûler, fusiller ou pendre la population civile : voilà ce qui arrive quand l’idéologie fait oublier l’humanité.

Face à cette barbarie, la Résistance, notamment dans nos maquis du Limousin, était sur le qui-vive. Limoges restait sous l'occupation allemande. Les groupes de maquis, procédèrent stratégiquement à l’encerclement de la ville. Leur objectif était double : négocier la reddition allemande, et éviter un bombardement allié qui aurait pu dévaster notre cité. Philippe LIEWER, alias Major STAUNTON, et à Jean D’ALBIS, ont contribué grandement au succès des négociations du 19 août 1944. Ces négociations ont abouti à la reddition de la garnison allemande qui occupait Limoges. C'est ainsi que, à la tête de ses troupes, Georges GUINGOUIN, entra à pied dans Limoges, en héros, et mit fin à l’occupation allemande. Grâce à sa détermination et à la victoire tactique du Mont Gargan qui lui permit de récupérer des armes parachutées, la reddition se fit sans effusion de sang ni destruction de la ville. Le soir du 21 août, Limoges fut libérée, et nos maquisards furent accueillis en héros par une foule limougeaude en liesse.

L’histoire de ces courageuses et courageux combattants nous montre le chemin à suivre : il ne faut jamais renoncer à ce qui nous est le plus cher, la liberté. Albert Camus disait si justement que «la liberté n’est pas un don, elle se conquiert. C’est une exigence et une responsabilité ». La sauvegarder est de notre responsabilité. Nos maquisards ont réussi à faire survivre la flamme de la Résistance et de l’espoir, celle dont De Gaulle disait qu’elle ne s’éteindrait jamais.

La spirale infernale de la guerre revient à nous aujourd’hui. Notre continent européen, est à nouveau déchiré par des conflits, dont les conséquences se répercutent bien au-delà de ses frontières. Les tensions géopolitiques s'intensifient, qu'il s'agisse de guerres commerciales avec des alliés historiques ou de risques d'escalade avec des puissances expansionnistes Russe ou Chinoise. Partout sur la planète, des théâtres de guerre embrasent des régions entières.

Avec la fin de la mondialisation heureuse resurgissent les revendications libertaires noyautées par les idéologies multiples faisant le lit de nouveaux empires.

Le devoir de mémoire, au-delà de l’évocation des faits, leurs légendes, créant les mythes, doit nous servir de boutefeu auquel peuvent s’allumer les consciences de nos concitoyens. Nous avons fait comme si l’utopie de paix permanente était devenue la réalité définitive, en détournant nos regards de tous les massacres du monde, trop occupés au bonheur d’une malheureuse consommation exacerbée. C’est celui qui vous déclare la guerre qui vous désigne comme ennemi. Et face à cette situation vous devez très vite choisir entre fuir, combattre ou abandonner. Les résistants nous l’ont montré, combattre pour la liberté, au péril de leur vie. Les légionnaires ont une très belle expression concernant la fraternité d’arme pour la défense de la France et l’accession à la nationalité française :« pour le sang versé ».  Ayons le courage de toujours combattre pour notre liberté, si nous n’avons pas d’ennemi, alors c’est contre nos faiblesses et nos préjugés que nous devons combattre.

L’homme moderne porte en lui des millénaires de vanité guerrière, le besoin d’asservir et de soumettre ses voisins. Avec l’effervescence technologique et sa vie urbaine il a découvert la toute puissance individuelle d’une pensée de l’immédiateté, incapable de se penser dans un environnement dont il dépend. « Notre maison brule et nous regardons ailleurs » nous a dit Jacques Chirac. Le changement climatique est devenu non pas objet de tous les efforts d’adaptation mais prétexte à toutes les guérillas.

Dans nos vieux pays occidentaux, l'antisémitisme qui revient en force est un symptôme majeur du retour de cette revendication d’un homme nouveau après lequel courent nos futurs dictateurs.

Exacerber le communautarisme comme moyen de faire exploser la République, en ne respectant aucune règle de convention sociale, tout en important la guerre du proche Orient sur notre territoire, comme le font les élus LFI et leurs alliés, représente un danger majeur.

Ce séparatisme qui exacerbe l’antisémitisme est pourvoyeur d‘obscurantisme, synonyme de tous les totalitarismes, comme ceux que combattirent nos résistants.

Pour Marianne, allégorie de la France libre et souveraine nous devons condamner ces attaques et nous unir pour la défendre.

À la mémoire de nos résistants, de nos libérateurs ; que leur exemple nous donne le courage de résister, de nous unir face aux mirages idéologiques et de trouver le courage, base fondamentale, pour affronter le changement climatique en même temps que les passions belliqueuses.

Chères Limougeaudes, Chers Limougeauds, je compte sur vous et vous remercie.

Pour que vive Limoges ; Pour que vive notre République ; Pour que Vive la France !