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J’écris à tous les maires de l’agglo pour leur expliquer le refus des élus de Limoges

Comme vous le savez, le Conseil municipal de Limoges a voté le 16 décembre dernier – à l’unanimité de ses groupes politiques hormis le groupe socialiste – son refus de transformer la communauté » agglo en communauté urbaine. Je vous en ai expliqué les raisons (mes deux posts précédents). J’ai envoyé hier une lettre aux 18 maires de l’agglo pour leur indiquer que si le dialogue n’était pas rompu, il devait en revanche se poursuivre avec d’autres interlocuteurs. En voici le texte.


Permettez-moi tout d’abord de vous dire combien je regrette de ne pas vous avoir vu mercredi 16 novembre. J’étais d’accord pour vous recevoir dans mon bureau et entreprendre avec l’ensemble de nos collègues maires un dialogue franc et ouvert, pas pour recevoir une « délégation » ( !) venue me réciter des « éléments de langage » rédigés par la technostructure du Président de l’agglomération. Sachez que je me tiens à votre entière disposition pour entreprendre un dialogue apaisé et dénué de tout préjugé.


Je regrette également la motion votée le lendemain à Peyrilhac demandant au Conseil municipal de Limoges de revenir sur son refus.

Ainsi, un conseil municipal ne serait plus libre et souverain de choisir ? Une assemblée démocratiquement élue et qui représente les 2/3 des habitants de notre agglomération se tromperait quand elle refuse - à l’unanimité de ses groupes politiques, hormis le seul groupe socialiste - le passage en communauté urbaine qu’on tente de lui imposer ? Quelle est la prochaine étape de ce processus ? L’agglomération va-t-elle maintenant demander la destitution du maire et des élus de Limoges parce qu’ils votent « mal », ou qu’ils refusent de revoter et de revenir sur leur décision ? Décidément, le mot démocratie n’a pas la même signification pour tous, et je le déplore vivement.


C’est maintenant derrière nous ; je souhaite réaffirmer dans ce courrier la position de la majorité municipale de Limoges. Contrairement à ce qui a pu être dit, nous ne sommes pas opposés au passage en communauté urbaine ; nous y sommes même résolument favorables. La décision de refuser cette transformation au 1er janvier 2017 - prise en réunion de majorité - a donc été difficile : nous ne nous y sommes résolus que parce que nos nombreuses mises en garde, réserves techniques, questions non répondues n’ont pas été prises en compte quand elles ne suscitaient pas, parfois, des réflexions parfaitement déplacées dans l’entourage du Président de l’agglomération sur les élus limougeauds.


De la même façon, nous avons voulu réfuter les arguments biaisés mis en avant pour nous forcer la main. Je prends l’exemple des 3,4 millions d’euros de dotations complémentaires qui seraient perdues par la faute de Limoges. Si l’on en retranche 1,6 millions au titre de l’aéroport que l’agglomération doit prendre en charge pour compenser le désengagement du département, 1 million au titre de l’Université promis par l’ancien Président de l’ancienne Région Limousin, il reste 0,8 million d’euros pour les 208.000 habitants de l’agglomération, soit 3,80 euros par habitant. Il faut savoir garder la tête froide.


Dans ces conditions, il ne nous était pas possible de voter pour le passage en communauté urbaine au 1er janvier prochain. Est-ce à dire que notre position est définitive ? Certainement pas. J’espère très sincèrement que la raison va finir par l’emporter et que nous ferons à « Limoges Métropole » le même travail de préparation assidu et sérieux que celui réalisé dans les agglomérations de Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Orléans ou Montpellier, pour ne citer que ces exemples. Le passage en Communauté Urbaine y a demandé une, voire deux années de collaboration intense pour en rédiger les textes fondateurs. Je remarque que partout ailleurs, les élus d’horizons et de convictions différentes ont su taire leurs divergences pour travailler ensemble, dans le respect de chacun. Je remarque aussi que, partout ailleurs, les élus majoritaires ont préféré convaincre plutôt que de risquer un passage en force comme le président Vandenbroucke a tenté de le faire en vous entraînant dans cette aventure.


Voilà où nous en sommes aujourd’hui, voilà quelle est la position officielle de la majorité municipale de Limoges. Les temps ont changé, chacun d’entre nous doit s’y faire et apprendre à composer, même ceux qui se croient encore majoritaires. La balle est dans le camp de l’agglomération, la décision est entre vos mains, je reste à votre disposition.


Je vous prie de recevoir…etc.

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