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Une bien mauvaise polémique…

L’action politique – notamment quand elle s’oppose– ne devrait pas tout permettre : non que je prône la censure, loin de là, mais j’estime qu’un débat doit garder une certaine tenue et que si certaines polémiques font avancer les choses, d’autres peuvent se révéler pitoyables. Mes adversaires manifestement ne partagent pas cette opinion. A preuve, cette anecdote reprise par Sébastien Dubois dans « le Populaire » de ce matin.


Mardi matin, des agriculteurs déversent devant la préfecture et l’ex-conseil régional – je vous rappelle au passage que les amis de mes adversaires ont fait perdre à Limoges son statut de capitale régionale, la chambre régionale d’agriculture et à notre région, le Limousin, son identité au profit d’une « Nouvelle Aquitaine » bordelaise… –, des agriculteurs du Limousin donc, déversent un tombereau de lisier afin d’attirer l’attention de l’Etat sur la situation dramatique dans laquelle ils se trouvent.


Je suis fils et petit-fils de paysan, né à la campagne, boursier qui a pu suivre des études de médecine grâce à l’ascenseur social de la République. Mais je ne renie pas mes origines, j’en suis fier. Je sais donc ce qu’est de travailler 12 à 16h par jour pour un revenu de misère, de ne pas dormir la nuit car on ignore de quoi le lendemain sera fait, d’être à la merci des conditions climatiques et des cours des matières premières.

Je trouve donc naturel d’aller sur place. Pour leur apporter mon soutien mais aussi pour les modérer, et parce qu’ils savent qui je suis et d’où je viens. Dans le feu de l’action je leur dis : « quelle que soit la nature de votre action, violence ou non, je vous soutiendrai ». Et j’ajoute aussitôt : « Casser vous serait reproché, abstenez-vous de le faire ». De fait, rien n’est cassé, tout se limite à quelques tonnes de lisier sur la chaussée, aussitôt nettoyées.


Mais l’occasion est trop belle de se livrer à un de ces amalgames qu’affectionne le Tartuffe en chef du groupe socialiste et écologiste au Conseil municipal. Ni une, ni deux : il commet aussitôt un ou deux tweets vengeurs pour m’accuser de prôner la violence et met en balance ma compréhension des agriculteurs avec ma soi-disante incompréhension des regroupements subis par la ville et nos concitoyens certains soirs de « Nuit Debout »..

Que ce monsieur n’aime pas les agriculteurs, c’est son problème. Qu’il ait oublié que ces agriculteurs nourrissent les citadins que nous sommes et que Limoges est une capitale rurale, libre à lui. Mais qu’il ne pense pas à s’interroger sur la raison de leur colère et qu’il mélange sans la moindre pudeur la situation d’hommes et de femmes - ruraux - qui souffrent avec celle d’urbains qui s’interrogent et discutent sur l’avenir de notre planète, voilà qui dépasse l’entendement. Donc, deux ou trois choses pour remettre les choses à leur place :


  • Les agriculteurs sont des gens sérieux : s’ils manifestent ce matin-là, c’est parce qu’ils attendent depuis plus d’un an les primes que doit leur verser le gouvernement composé des amis de mon adversaire, ces primes qui leur permettent de survivre et qui ne viennent pas. Ils ne manifestent pas par plaisir.

  • Leur protestation se limite pourtant à deux ou trois tombereaux de lisiers, dirigés contre l’Etat et l’ex-Conseil régional et sans répercussion sur la vie de la cité ; que cela l’énerve, je le comprends : dans les deux cas, ce sont ses amis et leur politique désastreuse qui sont visés…

  • Cette action est un appel au secours d’hommes et de femmes dont le labeur n’est pas reconnu à sa juste valeur. Ignore-t-il que le taux de suicide des agriculteurs figure parmi les plus élevés des différentes catégories socio-professionnelles ? Dans ces conditions, comparer ce désespoir avec d’autres formes d’expression est d’une indécence intellectuelle rare qui démontre à quel point certains sont coupés à la fois de nos racines et des réalités ; d’une indécence qui me fait honte, venant d’un élu de la République ;

  • Mon appel subit un véritable maquillage en « appel à la violence » alors qu’il était en fait un appel à la modération. De même – et je m’en suis expliqué à plusieurs reprises, auprès des « Nuit Debout » comme au Conseil municipal – je n’ai pas condamné ces derniers avant que certains d’entre eux ne profitent de la situation pour perturber la vie de nos concitoyens et commettre des déprédations que le contribuable est obligé de prendre en charge. A ma connaissance, l’action des agriculteurs n’a pas importuné d’autres Limougeauds que les amis – de moins en moins nombreux – du pouvoir en place et de ses affidés locaux.


J’arrête là. Car, au fond, ce n’est même pas une façon de vouloir donner naissance à une polémique. C’est une bulle qui fait plouf.



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