Ligne à Grande Vitesse : remettre l'ouvrage sur le métier
Voici le communiqué que je fais parvenir à la presse ce jour à la suite de l'annulation par le Conseil d'Etat de la déclaration d'utilité publique (DUP) de la Ligne à Grande Vitesse (LGV)Poitiers-Limoges qui devrait mettre Paris à 2 heures de TGV de Limoges.
En annulant la Déclaration d’Utilité Publique de la LGV Poitiers-Limoges, le Conseil d’état vient d’envoyer un très mauvais signal à tout le centre-ouest de la France.
Huit départements, 2,5 millions d’habitants, des centaines d’entreprises sont ainsi directement touchées par une décision qui équivaut à rayer de la carte ferroviaire du XXIe siècle et à rejeter dans l’ombre des territoires déjà en proie à des difficultés économiques.
Au nom de soucis particuliers, l’intérêt général est bafoué. Si la France de Napoléon III puis de la Troisième République avait pris en compte les égoïsmes particuliers, jamais notre pays n’aurait connu l’essor industriel, commercial et démographique qui fut le sien à l’orée du XXe siècle. Aujourd’hui, nous savons que de grandes entreprises réfléchissent au bien-fondé de leur implantation en Limousin.
Au-delà, cette décision illustre de façon tragique l’absence de volonté politique du Président de la République. François Hollande doit sa carrière à notre région : on aurait pu espérer qu’à défaut d’avoir de la reconnaissance envers celles et ceux qui ont permis à ce Parisien de s’implanter et de prospérer ici – comme Jacques Chirac en son temps qui, lui, fit venir l’autoroute -, François Hollande prendrait conscience de l’importance des enjeux que représente la LGV pour inscrire notre région dans l’Europe de la modernité. Il n’en est malheureusement rien.
L’avis du Conseil d’Etat ne doit pas constituer un obstacle infranchissable. Nous représentons l’intérêt général, celui de nos concitoyens, plus important encore celui de nos enfants et petits-enfants. Il nous faut continuer à se battre, nous allons reprendre le dossier et remettre l’ouvrage sur le métier. Notre avenir en dépend.