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Pourquoi nous voulons que Limoges Métropole devienne une vraie communauté urbaine au service de la p

Je vous invite à lire ce texte. Je sais qu’il est un peu long mais il exprime le sentiment et les craintes des élus Limougeauds devant l’impréparation manifeste et la hâte désordonnée qui gouvernent la transformation en communauté urbaine de l’actuelle communauté d’agglomération Limoges Métropole.

Pour ceux qui n’en auraient pas le temps, je le réaffirme donc avec conviction et détermination ici : oui au passage en communauté urbaine et à l’élaboration d’une politique qui regarde le siècle, non à la création d’une technostructure supplémentaire coupée des préoccupations de nos concitoyens et de l’avenir de nos enfants. Ce texte est celui de mon intervention en conseil communautaire mardi soir.



« Nous l’avons déjà dit à maintes reprises, nous sommes favorables à une transformation en communauté urbaine, qui doit nous permettre de peser et de ne pas perdre la place de deuxième agglomération de la nouvelle grande région.


Mais un certain nombre de préalables nous semblent absents du texte que vous nous proposez d’adopter aujourd’hui et qui se résume à une approche de méthode particulièrement technocratique, alors que nous aurions voulu débattre et construire un projet pour le territoire du Grand Limoges.


Non, la transformation en CU n’est pas anodine et elle ne peut se résumer à une question de ressources supplémentaires, dont je tiens à réaffirmer le caractère hypothétique dans la durée.


Non, nous n’avons pas changé de position, contrairement à ce qu’insinue un article bien peu inspiré, paru dans le Métropol, qui caricaturait les élus de Limoges en personnages un peu simplets, arcboutés sur la défense de leur pré-carré, mais finissant par comprendre après qu’on leur a expliqué longtemps… Je vous ai adressé à ce sujet un droit de réponse, j’espère que vous respecterez les obligations qui s’imposent à vous en la matière.

Les préalables que nous vous demandons de nouveau de mettre en œuvre sont les suivants :

  • un pacte de gouvernance nouveau qui donne sa juste place à la ville centre ;

  • la co-construction d’un projet de territoire qui donne tout son sens au projet d’intégration en communauté urbaine (votre calendrier ne nous convient pas car il ne le permet pas) ;

  • sur la base de ce projet, l’ouverture de la communauté à d’autres communes, qui frappent aujourd’hui à notre porte, pour disposer d’une assise plus solide que la notre aujourd’hui dans la nouvelle région.


Premier préalable, un pacte de gouvernance refondé


Je le redis,

- Il est faux de prétendre que le transfert de compétences nouvelles issues d’un passage en CU est anodin ;

- Il est faux de prétendre, comme j’ai pu le lire dans la tribune de l’opposition municipale à Limoges que des compétences transférées « ne sont pas perdues, elles sont gérées en partenariat par les élus des 20 communes », quand on connaît le mode de gouvernance actuel de notre communauté d’agglomération, dont je rappelle qu’il exclut les vice-présidents représentant la ville de Limoges des instances de pilotage autres que celles très formelles telles que le bureau communautaire.

- Nous savons tous, dans nos mairies respectives, que la gouvernance n’est pas que formelle, que les projets doivent être pensés et co-construits, très en amont des instances de validation, a fortiori dans un établissement dit de coopération intercommunale, où chaque commune de la plus petite à la plus grande doit pouvoir faire entendre sa voix.


Suivons l’exemple de Bordeaux, lorsqu’Alain Juppé, maire de Bordeaux, était le premier vice-président de Vincent Feltesse, président de la CUB, avec une vraie délégation de signature.


Contrairement à vos affirmations réitérées, Limoges métropole ne fonctionne aujourd’hui que comme une technostructure, où vos services et notamment ceux de la voirie, imposent au maire que je suis des choix, des méthodes, un calendrier, qui ne sont pas ceux du politique, qui ne sont pas ceux que j’ai arbitrés, alors que j’ai été élu sur un programme et pour le mettre en œuvre.


Nous voulons refonder la gouvernance de l’agglomération, comme préalable à une transformation en communauté urbaine, parce que le projet du territoire doit être construit par l’ensemble des communes et que sa mise en œuvre doit être pilotée par tous les élus de ces communes, sans qu’aucun ne soit exclu.


Je l’affirme avec force : redonnons le pouvoir de conception et de décision actuellement confisqué par votre technostructure à ceux qui ont été élus, qui possèdent la légitimité démocratique et qui doivent rendre des comptes à leurs concitoyens : les maires. C’est dans cette logique que nous demandons une première vice-présidence pour le maire de Limoges.


Loin des caricatures que font certains, nulle volonté d’hégémonie, nulle querelle d’égo : nous demandons simplement que le maire de Limoges ait une vraie délégation et puisse discuter au quotidien et non via des rencontres espacées, des grands projets, du suivi budgétaire et du fonctionnement interne de l’EPCI.

Bref, qu’il soit associé réellement à la gestion du grand ensemble que constitue Limoges métropole, auquel la ville centre contribue pour plus du deux tiers des ressources.


C’est dans cette même logique – et pour convaincre ceux qui parmi nous sont encore réticents, voire opposés - que nous vous demandons également la mise en place d’une conférence des maires, des 19 maires aujourd’hui et bien plus demain comme je le souhaite.

Cette conférence sera l’instance de débat et d’arbitrage pour les orientations stratégiques et les grandes décisions, « sans préjudice » , et je reprends volontairement les termes du pacte de confiance que le président de Montpellier métropole a proposé aux 31 maires de son EPCI à l’occasion du changement de statut, « sans préjudice des prérogatives » du conseil et du bureau.


Deuxième préalable, la co-construction d’un projet de territoire

La question que nous devons nous poser est celle-ci : quel est le meilleur pour notre territoire, pour que nous puissions conserver et augmenter notre attractivité dans un contexte de concurrence forte entre les agglomérations, au sein d’une région élargie ?


Force est de constater aujourd’hui que les choix d’Alain Rousset, qui impactent le financement de nos grands équipements, des vitrines que sont nos clubs sportifs, sont le reflet d’une vision forgée à Bordeaux. A nous de proposer à la nouvelle grande région une vision, un projet.


Quelle infrastructure peut nous permettre de réduire les temps de transport entre notre agglomération et les grandes métropoles qui concentrent l’essentiel de l’activité économique ?

Comment attirer des entreprises nouvelles pour créer des richesses, donc de l’emploi, alors que le risque n’a jamais aussi été grand, après le mauvais coup porté à la LGV, de perdre les sièges sociaux qui demeurent à Limoges et dans les communes voisines ?

Quel devenir pour l’aéroport dans ce contexte nouveau ?

Quelle action forte pour acheminer le Très haut débit sur un territoire élargi ?

Quelle offre de service public, dans le contexte des baisses de dotation et après le départ de nombreux services rapatriés à Bordeaux ?

Quels équipements culturels, sportifs, doivent-ils bénéficier du soutien de la communauté d’agglomération, au regard de ce qu’ils apportent en service à la population de l’ensemble des communes ?

Ces questions n’ont jamais été abordées au sein de notre communauté d’agglomération et je ne peux que déplorer que notre budget se concentre sur les dépenses de voirie, la création d’un nouveau siège, des campagnes d’hyper-communication. Les vélos et les poules n’ont jamais fait une politique !


Plutôt que les groupes de travail par compétence que vous nous proposez, réunissons les élus de toutes les communes concernées, en y associant les élus des communes qui veulent nous rejoindre (je vais en dire un mot), pour réaliser un diagnostic et formuler des propositions pour chacune des thématiques que je viens d’évoquer : infrastructures de transport (des personnes et des données) ; développement économique ; offre de loisirs, culturelle et sportive. Définissons notre projet. Les compétences et l’organisation suivront.

Enfin, le calendrier : une création au 1er janvier 2018, telle que vous nous l’annoncez dans cette délibération d’intention, nous apparaît prématurée, pour toutes les raisons exposées précédemment. Vous nous dites que l’intégration de Chaptelat créera des difficultés supplémentaires car la démarche d’élargissement n’est jamais simple. Au passage, il eut été bien préférable de ne pas freiner l’élargissement inéluctable, en acceptant d’entrée de jeu, la venue de Nieul, plus au Sud celle de Pierre Buffière, et d’intégrer toutes ces communes dans un même mouvement.


Cet élargissement, il est plus qu’indispensable : il est vital. Sinon, comment voulez-vous que notre communauté urbaine, qui comptera péniblement 210.000 habitants puisse rivaliser avec Bordeaux ou Toulouse – plus de 700.000 habitants -, Nantes – plus de 500.000 – ou même avec le dynamisme affiché de la communauté d’agglo du pays basque ? Votre vision de notre future communauté urbaine est « malthusianiste » quand nous vous demandons de scruter l’horizon. Hissons la grand-voile au lieu de louvoyer au gré des brises politiciennes de vos amis.


Intention ne vaut pas réalisation. En tant que président de l’agglo, ne voulez-vous pas tout simplement l’échec du passage en CU ? La morale est dans les actes, nous voulons construire une Communauté urbaine dynamique. Chiche, président, construisons là ensemble.

Ne raisonnons pas élus de droite ou de gauche, élus de la grande ville ou des petites communes, mais élus du Grand Limoges, ne raisonnons pas dotation supplémentaire mais valeur ajoutée et création de richesse, ne raisonnons pas compétence mais projet de territoire. Pour toutes ces raisons, nous réaffirmons notre volonté d’aboutir dès lors que nos préalables auront pu être discutés et acceptés ».


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